Page:Launay, Dallet - La Corée et les missionnaires, 1901.pdf/149

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

remplacent les boutons, inconnus dans le pays. Les habits sont supposés être blancs ; mais il en coûte trop de les entretenir suffisamment propres, et le plus souvent la couleur primitive a disparu sous une épaisse couche de crasse, car la malpropreté est un grand défaut des Coréens. Il n’est pas rare de voir les riches eux-mêmes porter des vêtements déchirés et remplis de vermine.

Pour laver le linge, on le trempe dans l’eau de lessive préparée avec des cendres, puis on le frappe avec des planchettes plus étroites que les battoirs des laveuses en Europe. Ensuite on l’enduit d’une couche de colle destinée à empêcher les taches. La plupart des habits étant fabriqués de morceaux faufilés ensemble ou simplement collés, on sépare les morceaux, et on les blanchit à part. Les nobles seuls portent des habits cousus.

Le chapeau ordinaire est de dimensions très respectables ; mais, en temps de pluie, les Coréens se mettent sur la tête un autre chapeau, véritable parapluie de trois pieds de large, en paille fort léger et qui les abrite assez bien. S’ils doivent travailler par de fortes averses, ils revêtent de plus un manteau de paille, et, ainsi accoutrés, ils peuvent affronter une pluie diluvienne.

Outre les différentes espèces de chaussures dont il a été question, il faut mentionner les sabots en bois dont se servent les paysans ; ces sabots ont la semelle et le talon excessivement épais, ce qui les fait ressembler à des patins. Le Coréen ne porte jamais ses souliers ou sandales dans les appartements ; il les dépose à la porte.

L’usage des lunettes, quoiqu’il ne date guère que de 1835 ou 1840, est très répandu parmi les hautes classes. Vers 1848, c’était une véritable manie ; aujourd’hui on y met un peu plus de modération. Les gens de l’ancien régime, avant de prendre leurs lunettes, demandent encore la permission à la compagnie ; mais la jeunesse se dispense de cette formalité.

Outre le pantalon, plus étroit que celui des hommes, les femmes portent une camisole de toile ou de soie, dont la couleur varie selon l’âge ; elle est rose ou jaune pour les jeunes filles ou les