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« Quant à celles de deuxième classe, leur beauté, largeur et commodité varient tous les quarts d’heure. Lorsque je ne vois plus qu’un mauvais sentier, je demande si c’est encore la grande route, on répond affirmativement ; le tout est de s’entendre. Pierres, rochers, boue, ruisseaux, rien n’y manque, excepté le chemin. Mais que dire des routes de troisième classe, larges d’un pied plus ou moins, visibles ou non, selon la sagacité du guide, souvent couvertes d’eau quand elles traversent les rizières, et dans les montagnes effleurant les précipices ?

« Pour les ponts, deux espèces sont à ma connaissance. Les uns consistent en quelques grosses pierres jetées de distance en distance en travers des ruisseaux, ce sont les plus communs. Les autres, composés de pieux fichés dans le fleuve et supportant une espèce de plancher recouvert de terre, forment un viaduc passable, quoique trop souvent à jour. Quand l’eau est abondante, ce qui est fréquent en été, tous les ponts sont emportés ou submergés par la crue et laissent au voyageur le plaisir de prendre un bain au passage. Les grands seigneurs peuvent s’y soustraire en grimpant sur le dos de leur guide. Enfin il y a à la capitale un pont en pierre, magnifique sans doute, et l’une des merveilles du pays. Les rivières un peu considérables se traversent en bateau. »

Tel est dans son ensemble le royaume de Corée, que jusqu’à ce jour peu de voyageurs ont pu étudier. Les missionnaires presque seuls en parlent la langue et le parcourent du sud au nord, ce qui leur permet de mieux connaître les choses intéressantes ou utiles qu’il renferme.