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qui avait arrosé le billot était frais et vermeil comme s’il venait d’être récemment répandu. Le froid était cependant si rigoureux à cette saison de l’année que tous les liquides gelaient même dans les vases mis à l’abri. Ce prodige étonna tout le monde : les païens se récrièrent eux-mêmes contre la barbarie des juges qui avaient condamné des hommes justes, et plusieurs d’entre eux se convertirent sur-le-champ. On trempa avec respect des linges dans le sang des martyrs, et des guérisons inattendues justifièrent la confiance des chrétiens dans leur intercession.

Quelques jours après, par ordre du gouvernement, on publiait partout la sentence de mort de Paul et de son cousin Jacques afin d’arrêter ainsi par la frayeur le progrès de la religion. Cette mesure inspirée par la malice des persécuteurs tourna à leur confusion : il n’y eut, en effet, bientôt plus un seul petit village, dans tout le royaume, où par ce moyen on ne connût l’existence de la religion du Maître du ciel. Des conversions nombreuses suivirent de près la mort des glorieux martyrs, confirmant ainsi une fois de plus la parole de Tertullien : « Sanguis Martyrum, semen christianorum. Le sang des martyrs est une semence de chrétiens. »