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n’était que celle d’une petite fille coréenne, à peine instruite de sa religion, et n’ayant participé que deux ou trois fois aux sacrements.


« À mes deux sœurs,

« Je prends la plume et je ne vois rien à vous dire. Mon pauvre frère Charles est-il mort ou en vie ? J’avais eu indirectement de ses nouvelles dans les premiers jours de la neuvième lune ; mais depuis ce temps, ayant été prise moi-même, je suis assise, enfermée, sans qu’aucune nouvelle puisse me parvenir. La pensée de mon frère m’oppresse et me serre le cœur. S’il a signé sa sentence, tout doit être fini maintenant.

« Quelle position pour toute la famille ! Comment ma mère et ma belle-sœur pourront-elles tenir ? Il me semble qu’il ne doit plus leur rester un seul battement de pouls… Et si le dénouement n’a pas encore eu lieu, comment Charles pourra-t-il résister dans cette prison si froide ? Qu’il soit mort ou vivant, les entrailles de ma mère en doivent être également desséchées !

« Pour moi, mes péchés sont si lourds, horizon qui m’entoure si sombre, que je ne sais comment rendre par écrit tout ce que je ressens. Me voilà parvenue sur le terrain de la mort, et je ne sais quels termes employer.

« Toutefois, je veux vous dire quelques mots de ce qui s’est passé et vous faire mes adieux de ce monde pour l’éternité. Cette année donc, quand j’avais déjà les entrailles déchirées par suite de tant de calamités sans remèdes, je dus encore me voir séparée du reste de ma famille. Dès lors, aucun désir de vivre plus longtemps ne resta dans mon cœur. Je ne pensais plus qu’à donner ma vie pour Dieu pendant que l’occasion était belle. Je pris en moi-même cette résolution et je m’efforçai de m’y bien préparer.

« Tout à coup, pendant qu’on y pensait le moins, les satellites entrent et je suis prise. C’est tandis que je m’inquiétais sur le manque d’occasion, que tout arrive selon mes désirs. Grâces à Dieu pour un tel bienfait ! J’étais contente et joyeuse, mais en