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hasardeuses et de recherches inutiles, il arriva sur les frontières de la Corée ; mais, ne trouvant personne pour l’introduire, il en fut réduit à saluer de loin les montagnes, murmurant sans doute, comme quarante-deux ans plus tard Mgr Ridel exilé :

« Quel beau panorama ! on dirait un sourire de la Corée. »

« Du fond de mon cœur, embrassant tout le pays, je lui envoyai ma plus tendre bénédiction, en disant :

« Au revoir, que ce soit bientôt ! »

Chastan revint au Chang-tong et offrit ses services au vicaire apostolique de cette mission. Il était de ceux qu’on ne refuse pas.

Pendant ce temps il avait fait prévenir M. Maubant, et l’avait prié de lui envoyer des courriers ; la chose fut décidée et le missionnaire repartit.

Il arriva à Pien-men, sur la frontière, le jour de Noël 1836. Le 28 décembre les courriers coréens le rencontrèrent.

« Pourrez-vous marcher comme un pauvre homme avec un paquet sur l’épaule ? dirent-ils au prêtre.

— Très certainement, repartit celui-ci, d’autant plus que je ne suis pas fort riche. »

On se mit en route le 31 décembre à minuit.

Les douanes furent heureusement franchies et le second apôtre entra en Corée.