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XXIV

ARRESTATION ET DÉLIVRANCE DES PÈRES DEGUETTE ET LIOUVILLE. — TRAITÉ DES PUISSANCES OCCIDENTALES AVEC LA CORÉE. — TRAITÉ AVEC LA FRANCE

La tolérance allait-elle s’acclimater en Corée ? La libération de Mgr Ridel le faisait espérer ; celle d’un missionnaire, le Père Deguette, dont le zèle excitait admiration de tous, affermit ces espérances,

Arrêté et emprisonné, le Père Deguette ne subit aucun mauvais traitement, et après quelques mois il fut relaxé.

Des hautes sphères gouvernementales, cette tolérance descendait dans les classes moins élevées et inspirait la conduite des mandarins de province.

Le bon et saint Père Liouville, cet homme au calme imperturbable, l’éprouva à son tour.

Il venait de faire l’administration d’une chrétienté voisine de sa résidence, lorsque, sur le soir, il fut rencontré par une bande de satellites lancés à la poursuite des voleurs, très nombreux en ces parages.

À l’auberge où se trouvaient les agents du gouvernement, les compagnons du missionnaire furent reconnus par un portefaix des environs comme étant potiers de leur profession, habitant tel village, et par conséquent n’ayant pas le droit d’accompagner un noble, ce qui est contraire à l’étiquette coréenne. Avant manifesté ses soupçons aux satellites, ceux-ci se rendirent le lende-