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constance ; mais le cabinet de Tokio connaît les Orientaux, il sait ce qu’on peut exiger et obtenir d’eux en parlant haut et ferme et en laissant entrevoir que la force appuiera les paroles.

Hanaboussa devait demander :

La punition des coupables ;

Payement d’une indemnité de 50 000 yen[1] aux familles des victimes, et de 500 000 yen au gouvernement japonais pour frais de préparatifs de guerre ;

L’entretien des troupes japonaises pour la défense de la légation ;

L’ouverture d’un nouveau port et la liberté de circuler autour de ces ports dans un rayon de dix lieues ;

Enfin, l’envoi d’un ambassadeur coréen porteur d’une lettre autographe du roi faisant des excuses à S. M. le Mikado.

À son arrivée à la capitale, le ministre japonais fut l’objet des prévenances hypocrites du régent ; mais au milieu des fêtes il n’oublia pas le but de sa mission, et devant sa fermeté le gouvernement coréen céda.

Quelques semaines plus tard, le régent était par ordre de la Chine arrêté au milieu d’un festin et conduit à Pékin pour y être jugé. L’ordre rétabli, le roi reprit toute son autorité. Après avoir sévèrement châtié les complices du régent, il adressa à son peuple cette proclamation :

« Notre pays ratifia, au printemps de 1876, l’accord amical intervenu entre nous et le Japon et promit d’ouvrir trois ports au commerce. Maintenant, nous avons conclu d’autres traités avec l’Amérique, l’Angleterre et l’Allemagne.

« C’était certainement une innovation, et il n’y a pas lieu d’être étonné du mécontentement exprimé à cette occasion pour notre peuple. Mais les relations internationales entrent maintenant tout à fait dans les usages, et il n’y a aucune difficulté à établir des rapports en s’appuyant sur les vrais principes et la bonne foi.

« Nos traités d’amitié et de commerce seront réglés d’après la

  1. Le yen équivaut environ à 4 fr. 50 de notre monnaie.