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XXVI

« FLORETE, FLORES MARTYRUM. FLEURISSEZ, FLEURS DES MARTYRS. » — LES TONG-HAK. — MASSACRE DU PÈRE JOZEAU

… 21 septembre 1839 : trois condamnés à mort sortent de Séoul, ils se dirigent vers le fleuve Hang-Kang ; non loin du rivage, ils sont dépouillés de leurs vêtements, garrottés ; des soldats s’avancent avec de grands cris et des hurlements de bêtes fauves, ils frappent un coup de sabre, et la tête des condamnés roule sur le sol.

Cinquante et un ans se sont écoulés, et nous sommes au 21 septembre 1890, à Paris, dans l’église du séminaire des Missions étrangères. Un jeune prêtre, à genoux devant un vieillard, reçoit l’onction qui sacre les pontifes ; les chants d’allégresse résonnent sous la voûte sainte ; l’orgue éclate sonore et vibrant, les lumières brillent, jetant l’éclat de leur or sur l’assistance nombreuse, émue, fervente.


Il est là, couronné de la mitre aux glands d’or,
Appuyé sur son sceptre et frémissant encor.
D’une main bénissant la foule,
Devant ses pas chacun se prosterne en priant,
Tous les cœurs sont émus, et, flot vivifiant,
Le bonheur en larmes s’écoule.


Ce consacré était Mgr Gustave Mutel, le successeur d’Imbert. de Berneux, de Daveluy, les martyrs ; de Ridel, le confesseur de la