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ces devant les représentans de la nation, afin d’obtenir la prise à partie. Puisqu’il existe des règlemens, il est de la plus urgente nécessité que les grisettes y soient soumises ; elles ne peuvent s’en affranchir sans préjudicier à la chose commune, et sans priver le sieur Quidor lui-même d’une portion de ses émolumens, lesquels sont tels, qu’il doit lui être payé un droit annuel par chaque fille commerçante, pour être maintenue dans la liberté dudit commerce.

Donc, par le défaut de payement de ce droit, elles se sont rendues coupables envers lui du dol le mieux caractérisé, et qui, si on y fait attention, ne l’est pas moins à l’égard de l’exposante. En voici une preuve bien évidente.

Depuis 1780 jusqu’en 1784, abstraction faite des frais de chandelles, d’entremetteuses, marcheuses, agioteuses, et barbotteuses, &c. Les bénéfices nets résultans du commerce de l’exposante montoient à la somme de 30000 liv., et dans les bénéfices de l’année 1785 et des deux subséquentes, il s’est constamment trouvé un déficit de plus d’un tiers.

Depuis le mal est bien empiré ; le commerce de l’exposante dégénère tous les jours ; les affaires du temps ont si fort déplacé les siennes,