Page:Launay - Étrennes aux grisettes, 1790.djvu/19

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prendra qu’un seul, mais d’une telle importance qu’il suffira pour fixer l’opinion publique.

Tout le monde connoît Contat Lainée, mais tout le monde ne sait pas combien elle est grisette. Un jour qu’elle s’étoit engagée moyennant deux mille livres, de fournir à un jeune seigneur, qu’il est inutile de nommer, certain bijoux dont le déprédateur Calonne étoit grand amateur ; ce dernier alors en possession des trésors de la France, ne fit aucune difficulté d’enchérir de quatre mille livres, que l’infidelle Contat accepta sans scrupule, n’ayant aucun égard à ses engagement antérieurs.

Mais, sans aucunement nous arrêter à une pareille infidélité à laquelle la probité de l’exposante répugneroit de descendre, ne seroit-il pas évident que des sommes aussi considérables, si elles n’étoient distraites de son commerce, le lui régénéreroit et lui rendroit sa première activité ?

C’est donc à vous, monsieur le maire, de sévir contre les coupables de pareils abus. S’ils n’étoient incessamment détruits, la ruine totale de l’exposante seroit inévitable, et si sa demande pouvoit encourir votre improbation, cette circonstance contiendroit d’exiber ses piè-