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Page:Laurenceau - Le Petit neveu de l'Arretin, ouvrage posthume trouvé dans le portefeuille de son grand oncle, BnF Enfer-373, 1800.djvu/35

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Tous deux étaient muets, en extase et Didon
se livrait en silence au plus tendre abandon.

Dans leurs sens en désordre a passé la tempête,
C’est au cul bien souvent que mène un tête-à-tête.
Tous deux étaient muets, en extase, et Didon
Se livrait en silence au plus tendre abandon ;
Mais sous le fin tissu d’une légère gaze
Pour elle deux tétons parlaient avec emphase,
Sans cesse allaient, venaient, se montraient à demi,
Et semblaient provoquer le superbe ennemi ;
Tandis qu’un œil baissé sur la cuisse du sire,
Épiait les progrès de son tendre martyre,
Mesurait son ardeur, admirait en secret,
Le long de son fémur, son vit jeune, indiscret,
Modeler sous le lin sa forme appétissante.
Son cœur en palpitait, sa gorge frémissante
Par ses élans pressés appelle le bonheur.
Déjà son rayon luit ; plein d’une vive ardeur
L’amant donne l’essor à ses transports rapides ;
Aux yeux de la beauté dans ses regards humides
Il en a lu l’aveu ; sur les lys de son sein
Sa bouche en feu s’élance et tente un doux larcin ;