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Page:Laurenceau - Le Petit neveu de l'Arretin, ouvrage posthume trouvé dans le portefeuille de son grand oncle, BnF Enfer-373, 1800.djvu/49

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Quand je réponds sous toi la messe du coït,
Ne quitte pas l’autel, barbare, à l’introït ;
Reviens ; ton vit charmant fera renaître encore
Ce jour de mon bonheur éteint à son aurore.
Cher amant, s’il est vrai qu’à glaner mes faveurs
Ta pine au champ d’amour trouva quelques douceurs ;
Si de mes mouvemens l’obligeante souplesse
Jamais par des tons faux n’a trompé ta tendresse ;
Renonce à tes projets ; ne m’abandonne pas
Aux galans effrénés de ces brûlans climats,
Fouteurs in-folio dont le priappe énorme
Sitôt qu’il chausse un con, l’éraille ou le déforme.
Pour toi j’ai tout perdu ; j’ai méprisé pour toi
Les clameurs du public révolté contre moi ;
C’est pour toi que me haït la nation lybique :
Tout génie africain s’échauffe, s’alembique,
Et distile sur moi son critique venin ;
J’apprends qu’un astronome, esprit faux, auteur nain,
À qui j’ai fait déjà donner cent coups de triques,
Établit à mon con tous les vifs concentriques.
Pour toi j’ai vu changer la louange en sifflets,
Les respects en mépris, l’encens en camoufflets.