Non, monsieur, non… je ne vous ai que trop écouté déjà… et j’ai eu bien tort de quitter mon pensionnat.
Un enlèvement ?
Je veux y retourner.
Y songez-vous ?
Vous n’avez pas à craindre les reproches et la colère de madame la supérieure, vous.
C’est vrai… mais ni vous non plus… nous en voilà à quinze lieues.
Oh ! alors…
Et mon tuteur, qui sans doute nous poursuit.
Oh ! avec sa goutte qui le fait marcher ainsi. (Il marche en boitant comiquement.)
Ah ! ah ! ah ! (Elle va prendre la tête à perruque et la porte à gauche.)
Je vous défends de me faire rire, monsieur.
Eh bien, parlons sérieusement… Je vous aime comme un fou… et vous m’aimez aussi un peu.
Oh ! non… plus du tout.
Plus du tout ?… pas plus que ce vilain employé des gabelles que votre tuteur veut vous donner pour mari… hein ?
Laissez-moi.
Mais vos parents s’y opposeront…. Ils protégeront notre amour, eux qui s’aiment tant aujourd’hui encore.
Ah ! ça, c’est vrai… au point qu’on les chansonne. (Chantant.)
- En mil sept cent un, mon cœur
- Vous déclara son ardeur.
- Souvenez-vous-en…