Aller au contenu

Page:Laurent Tailhade - La Noire Idole - Leon Vanier editeur - 1907.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

moins de poètes que l’alcool. À peine Édouard Dubus et Stanislas de Guaita, lorsque la « Muse verte » s’enorgueillit de Verlaine, de Musset, d’Edgar Poë et de tant d’illustres envoûtés. D’Anacréon à Litaïpé, d’Horace à Chaulieu, de Khayyam à Béranger, tous les faiseurs d’odelettes ont dit le charme de la coupe et les festins couronnés de verveine, cependant Baudelaire, en même temps qu’il célébrait l’« âme du vin », montrait les


…hardis amants de la démence,
Fuyant le grand troupeau parqué dans le destin.
Et se réfugiant dans l’opium immense.


Après lui, Guaita, dont les poèmes inconnus étincellent de beautés, a, seul avec Jacques d’Adelsward, chanté, en France, un hymne aux herbes vénéneuses :


 
Salut, flore équivoque !
L’infortuné t’invoque.
Dompteuses des douleurs,
Salut, ô fleurs !