Aller au contenu

Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
159
L’ÉCRIN DU RUBIS

bas d’espèces de bracelets, il se proposait surtout, comme l’écrivait Sébastien Mercier, d’irriter l’imagination et de ne montrer qu’en beau, les formes et les appas les plus clandestins.

Un autre chroniqueur, un demi-siècle auparavant, avait, en connaisseur, appuyé du même mérite auprès des coquettes hésitantes, l’usage du caleçon. Car, disait-il,

.....un galant homme attache
Moins d’attraits aux frappants appas
Qu’à ceux que le caleçon cache.

C’est bien de quoi s’alarma longtemps la pudeur qui prétendait réserver aux seules courtisanes, comme une marque de leur opprobre, ce vêtement à figure de péché de luxure, quand encore, ainsi qu’il arriva à celles de Venise, l’extrême richesse dont elles se distinguaient par là, ne leur valait pas un édit des Provéditeurs trop moralisants qui leur en faisait interdiction. Je m’imagine difficilement quel genre de scandale pouvait justifier une décision qui empiétait ainsi sur l’intimité d’autrui, si ce n’est celui de ces retroussés suggestifs dont nous faisions jadis l’enchantement de nos rues, et qui furent la fortune du Moulin-Rouge et de Tabarin.

Voyez encore ce qu’au xviie siècle un de ces contempteurs de la volupté disait de ces femmes qui ont le culte délicat de leur personne, voyez son horreur sacrée du luxe exquis dont elles paraient autrement que de futaine,