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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/162

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L’ÉCRIN DU RUBIS

le temple de Vénus, avec du satin ou de la toile d’or. « Ces caleçons, dit-il, il ne leur est permis de les montrer, encore moins de se laisser toucher, ce qui donne occasion de penser que telles femmes qui ont de ces façons de faire, ne sont chastes ».

Je n’assurerais pas que ce ne fût un peu vrai selon la morale de ces gens-là, quand je compte, parmi celles qui apprécièrent la délectation de cette parure et s’en firent, à l’encontre d’une opinion hypocrite, une joie de leur propre intimité, tout le gratin du décaméron amoureux. Les mémorialistes friands de la sensualité de la toilette ne furent indiscrets que pour quelques-unes. Mais ab uno disce omnes.

Marguerite de Valois qui imposa à sa Cour le luxe vestimentaire dont à ce moment l’Espagne, Venise et Florence donnaient le ton, cette Marguerite des Marguerites qui ne fut pas précisément bégueule en amour, était mignardement « culletée » à l’ordinaire, et à coup sûr elle fut de celles que le piment de la surprise en jupes retroussées faisait tenir pour « très bonne robe ».

Grande pécheresse devant Dieu, elle portait aussi le caleçon cette charmante Marie Stuart qui, même à sa dernière toilette pour comparaître devant le bourreau, se piqua de cette coquetterie tout intime agrémentée de bas de soie bleue et d’une jarretière assortie.

Toutes les honnêtes dames de l’entourage dissolu de Catherine de Médicis ont cherché dans le port des brides