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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/163

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L’ÉCRIN DU RUBIS

à fesses, ouvertes ou fermées, collantes comme nos jerseys, ou de forme volante comme les petites culottes d’à présent, ces satisfactions imaginatives qui s’attachent à leur coupe, ces curiosités indécentes que provoque leur vue, ce condiment qu’elles ajoutent au plaisir par le sentiment de l’obstacle dont elles aiguisent la tentation. Pour celles-ci qui dans un cabinet du Louvre s’ébattent à se fesser, quel aiguillon à leurs plamussades qu’un fringant derrière nerveux et joufflu, monté sur deux belles colonnes nacrées de soie, dissimulé sous la pelure hermétique du taffetas, du velours ou de la riche toile qui accuse ses rondeurs, ou risquant son œil amusé et lascif à la fente ménagée dans l’étoffe ! Et pour cette autre de la suite de la reine qu’un galant attaque dans une encoignure de fenêtre, troussée et accointée en moins de temps que rien, quel ragoût de l’amoureux plaisir de le sentir qui « escerte » son caleçon barré, par-dessous ses deux jupes, la « friponne » et la « secrète » ! Et ces deux qui, dans un voyage de la Cour à Toulouse, couchées l’une sur l’autre, dans un cabinet où le jeune Clermont-Taillard a l’œil à la serrure, s’entre-baisent en forme de colombes, se frottent, s’entrefriquent, bref se remuent fort et paillardent une bonne heure, comme nous le rapporte Brantôme, n’étaient-elles point aussi culletées d’un caleçon que, pour leurs ébattements, elles avaient mis bas après y avoir sans doute, à se le regarder et se le friser de la main, amorcé leur réciproque fringale ?