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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/175

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L’ÉCRIN DU RUBIS

amants un plus beau poème à lire ; jamais elle ne leur ménagea d’un art plus subtil et délicat les ravissements de l’ascension vers l’empyrée ; jamais elle ne leur tendit coupe plus ouvragée pour y boire les ivresses de sa chair. Quelques catalogues de grandes maisons de lingerie, et la revue Les Dessous Élégants conservent encore à nos regrets le souvenir des somptuosités indicibles où le corps de l’idole perdu en des encerclements mystérieux ouvrait à l’imagination l’extase de l’adoration mystique.

Mais c’est surtout La Vie Parisienne qui, dans de précieux albums, nous a gardé le capiteux parfum de ces élégances souveraines où, sur chacune de ses pages, elles ont promené leurs traînes froufroutantes, fait claquer leurs talons sertis d’or et de pierres fines, retroussé sur le galbe de bas ouvragés à miracle les splendeurs d’aurore ou les évanescences crépusculaires des failles, des liberty, des crêpes et des peluches, et exhalé les haleines embaumées des mille voix bruissantes de leurs échelles de volants. Des crayons et des plumes tout chargés de l’émoi des boudoirs et des lourdes senteurs d’alcôve silencieuse où traîne à l’abandon la hâte des déshabillages, nous y ont laissé le frisson des voluptés quintessenciées qu’aiguisaient les recherches d’une parure minutieusement compliquée, ménageant une superposition de voilages sur les profondeurs des intimités ajourées de la chemise et du pantalon.

De quelle sensualité ne vibrent pas toutes ces pages qui