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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/176

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L’ÉCRIN DU RUBIS

sont autant de secrets surpris derrière une tapisserie, aux doux instants des apprêts de la beauté dans le bavardage des miroirs polissons ou le silence des heures de vertige.

Chez elle ou dans la rue, au pesage, au théâtre, assise devant sa toilette ou sur le bord de son lit, dans toutes les privautés de sa vie mondaine ou passionnelle, dans tous les mouvements de son corps et les gestes de sa personne, à son lever, à son coucher, à tous les instants qu’elle occupe aux soins de s’embellir, à l’heure du bain ou de la chaise longue, dans l’attente fiévreuse de l’amant ou pâmée entre ses bras, pudique ou impure devant la glace, ôtant son dernier voile ou retroussée de cent façons, la Femme dans toutes les stations de ses enchantements, c’est sous leur plume, la délirante évocation des artifices sensuels dont Éros enchaîna le désir sous la jupe ensorcelante.

Ah ! les délicats gourmets des voluptés du regard, de l’attouchement et de l’odorat, et quels interprètes des intentions d’un érotisme raffiné dont la Mode d’alors avait prodigué l’esprit dans la somptuosité, la surcharge et la multiplicité des atours et des enveloppements lutins ! Avec quelle exaltation d’amour ils ont écrit au jour le jour, dans l’ivresse d’un dilettantisme attaché à la valeur du moindre ruban, ce magnifique poème des dessous, où depuis 1880, une génération de dehors moins canailles que celle-ci, point sportive, demeurée talon-