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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/208

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L’ÉCRIN DU RUBIS

mystère de sa personne, l’éclosion de sa beauté nue, dégrafe, dénoue, détache, sous la caresse lente de ses doigts les falbalas de sa parure !

Ah ! le frou-frou des étoffes que l’on quitte et que l’on jette négligemment ! Ah ! le bruissement du corsage défait d’où s’évadent les bras nus, le bruit sec des lacets qu’on dénoue, le joli froissement des jupons de moire et de foulard de Chine qui glissent sur les hanches et dont le genou arrête la chute, le craquement du corset qu’on dégrafe, dernier rempart qui se fend, se démantèle, s’ouvre sur le rayonnement du sein ; enfin les blancheurs rosées de la chemise et du pantalon chargés de Venise ou d’Angleterre, coulant avec un murmure d’écume sur le pas feutré de la bottine sautant par dessus l’onde chatoyante des satins, des soies et des mousses de gaze et de dentelles qui l’encerclait !

Elles ont bien d’autres soucis les robes courtes d’à présent. Pourquoi s’attarder ? observe M. de Trévières non sans quelque regret des plaisirs plus vivement disputés. « On s’assied sur un pouf bas, sur quelque tabouret chinois, et l’on croise ses jambes. Chevilles fines, mollets gainés de bronze ou de cuivre, petits souliers tarabiscotés. On présente ses beautés seules, on les étale, on les offre. C’est de la saine franchise »… Mais vaut-elle la délicieuse hypocrisie de la pudicité de la robe longue ?

Cette nouvelle vertu, si peu dans le tempérament de