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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/209

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L’ÉCRIN DU RUBIS

la Femme et si étrangère aux conditions de l’amour qui, ainsi que l’Art, ne vit que de mensonges et de procédés, est payée du sacrifice des plus charmantes illusions dont la volupté délicate, semblable à l’abeille qui butine de fleur en fleur, composait jusque-là le miel de son plaisir. « Je me demande, écrivait récemment un arbitre du bon goût, M. de Waleffe, un fervent de l’illusion des voiles, si les femmes se rendent compte de la bêtise colossale que la Mode est en train de leur faire commettre. Bientôt, la robe ne sera plus qu’un vêtement d’hiver ; en été les Parisiennes iront nues. Vous verrez ça, ô baigneurs, vous verrez ça, mais vous ne regarderez pas. Parce que sans voile, plus de mystère, partant plus de curiosité. Et ce sera la fin de l’amour ramené à un geste aussi insignifiant qu’une poignée de main ».

Et pourtant, comment rester insensible au charme pervers de la Mode présente !

Son impudicité rend des points à celle du Directoire. Alors les plus osées Merveilleuses sous les tissus diaphanes de leur tunique à la grecque ne montraient guère que la silhouette de leurs formes moulées dans un maillot couleur de chair, ou une culotte de soie d’un collant parfait qui donnait l’illusion du nu dans la transluci-