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Page:Lauris - L’Écrin du rubis, 1932.djvu/72

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L’ÉCRIN DU RUBIS

du désir que nous allumons en eux. Une de mes amies me confessait qu’elle n’avait pas de plus grand plaisir que de se prêter à toutes les circonstances qui, sans qu’elle parût y prendre garde, mettaient ses flirts en position de surprendre ses charmes les mieux dissimulés. C’est le cas de bien des femmes à leur toilette qui tirent plaisir du trouble respectueux de la soubrette qui les pomponne et les habille ; c’était celui de Mademoiselle, la cousine germaine de Louis XIV, qui baillait à ses pages quelques louis pour aller se satisfaire après les avoir complaisamment induits en tentation violente de son corps dont ils avaient, une heure et plus durant, fait la parure minutieuse et vu de leurs yeux s’étaler les beautés les plus secrètes sous le masque d’une indifférence où la Princesse abritait de délicieux frissons. Ce fut enfin le cas de cette grande dame, avec combien d’autres, qui, ayant eu recours à son valet pour lui tirer convenablement ses bas lui demandait s’il n’entrait pas pour cela en rut et concupiscence. Brantôme ajoute qu’elle dit même le mot tout cru.

Ces articles de notre intime parure portent en eux tant de volupté, il y a de si doux frémissements à leur toucher, une telle séduction dans leurs lignes, l’association d’idées s’est si fortement nouée entre eux et l’objet