Page:Lautreamont - Chants de Maldoror.djvu/326

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y a ici un fait qui nous échappe. Qui vous dit que cette toile renferme un chien ? Je veux m’en assurer. » Alors, malgré les railleries de ses compagnons, il dénoua le paquet, et en retira l’un après l’autre les membres de Mervyn ! Il était presque étouffé par la gêne de cette position. Il s’évanouit en revoyant la lumière. Quelques moments après, il donna des signes indubitables d’existence. Le sauveur dit : « Apprenez, une autre fois, à mettre de la prudence jusque dans votre métier. Vous avez failli remarquer, par vous-mêmes, qu’il ne sert de rien de pratiquer l’inobservance de cette loi. » Les bouchers s’enfuirent. Mervyn, le cœur serré et plein de pressentiments funestes, rentre chez soi et s’enferme dans sa chambre. Ai-je besoin d’insister sur cette strophe ? Eh ! qui n’en déplorera les événements consommés ! Attendons la fin pour porter un jugement encore plus sévère. Le dénoûment va se précipiter ; et, dans ces sortes de récits, où une passion, de quelque genre qu’elle soit, étant donnée, celle-ci ne craint aucun obstacle pour se frayer un passage, il n’y a pas lieu de délayer dans un godet la gomme laque de quatre cents pages banales. Ce qui peut être dit dans une demi-douzaine de strophes, il faut le dire, et puis se taire.