Aller au contenu

Page:Lauzun - Itinéraire raisonné de Marguerite de Valois en Gascogne d'après ses livres de comptes (1578-1586), 1902.pdf/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 9 —

cette année néfaste, nous en ajouterons quelques autres que nous fourniront, soit ses missives de plus en plus douloureuses, soit les Archives municipales des villes qu’elle traversera. À Agen notamment, qu’elle habitera plus de six mois, la série est loin d’être épuisée. Et nous verrons, pièces en mains, ce qu’il faut accepter des versions plus ou moins fantaisistes qui jusqu’à ce jour ont raconté le siège de Villeneuve, l’émeute de septembre dans les rues d’Agen, la fuite précipitée et misérable de la malheureuse Reine vers les montagnes d’Auvergne. Nous la suivrons avec tout son train d’Agen à Carlat, de Carlat à Ibois, et d’Ibois au château d’Usson, ne la laissant qu’au moment où les portes de cette sombre forteresse se refermeront sur elle pour plus de vingt années.

De même que dans les comptes d’Henri IV à Pau, quelques lacunes se rencontrent dans ceux de la Reine de Navarre, qui s’arrêtent brusquement souvent à une date des plus intéressantes de son existence. D’autres documents heureusement nous permettront de les compléter. Ainsi, le volume 163, comprenant l’année 1578, finit au 23 novembre. Les lettres de Catherine de Médicis, que sa fille accompagnait à cette date, se substitueront facilement aux pages envolées. Une autre fois, les Comptes de la Reine et avec eux son itinéraire s’arrêtent au 9 juillet 1579 pour ne reprendre qu’au 12 août. La correspondance des deux époux nous viendra à ce moment en aide. Enfin la partie relative aux différents séjours de Marguerite durant toute l’année 1581 fait totalement défaut au volume 168 des Archives nationales. En revanche, nous avons été assez heureux pour retrouver une bonne partie de ce registre, égarée aux manuscrits de la Bibliothèque Nationale, dans le volume 11 494 du fonds français.

Ainsi, malgré ces quelque vides faciles à combler, vivrons-nous, durant huit années, dans l’intimité de la Reine Mar-