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Page:Lauzun - Itinéraire raisonné de Marguerite de Valois en Gascogne d'après ses livres de comptes (1578-1586), 1902.pdf/44

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Le dimanche 14, disne à Bourg, souppe et couche à Lybourne.

Du lundi 15 au mardi 16, séjour à Lybourne.

Le mercredi 17, disne et couche à Créon.

Le jeudi 18, disne à Créon, souppe et couche à Bordeaux.

Du vendredi 19 au lundi 29, séjour à Bordeaux.

Jusqu’à ce moment, aucun incident n’avait marqué le voyage des deux Reines. Les lettres de Catherine, écrites à son fils Henri III soit de Chenonceaux, soit de Cognac, n’ont trait qu’aux affaires générales du royaume. Le temps était chaud, les routes mal entretenues. Les étapes ne pouvaient être bien longues. Il fallait laisser à la suite si nombreuse des deux princesses le temps de les rejoindre. De là ces arrêts forcés. Mais une fois arrivée à Bordeaux, Catherine reprend son rôle de reine et de médiatrice.

Cette ville avait, peu de temps avant, refusé d’ouvrir ses portes au roi de Navarre. Celui-ci, blessé dans son amour-propre, répondit à l’appel de Catherine qu’il ne la rejoindrait qu’ailleurs. La Reine-Mère exigea, pour ces motifs, que la capitale de la Guyenne fît à la Reine de Navarre une entrée solennelle. Bordeaux le comprit et n’y manqua point.

Le maréchal de Biron, gouverneur de la province, y avait devancé la Cour.

« Au mois de septembre 1578, écrit de Lurbe dans sa Chronique Bordelaise, fut donné advis à Messieurs les Jurats de l’arrivée prochaine de la Reyne, mère du Roy, et de la Reyne de Navarre, et furent aprestées incontinent deux maisons navales ; et leurs Majestés estans à Bourg, deux de Messieurs les Juratz y furent députéz, ensemble le procureur de la Ville, chargés de mémoires pour faire entendre à leurs Majestés. Cependant ledit sieur maréchal de Biron arrive qui fit son entrée à Bordeaux, comme lieutenant du Roy, le mardy 18 septembre 1578. L’une des maisons navales, préparée pour la Reyne, lui fust emmenée au port de la Bastide par deux de Messieurs les Jurats, l’artillerie rangée sur la rivière, les habitans aussi tous en armes et en ordre[1]. »

Et Jean de Gauffreteau, ajoute : « Le dimanche 21 septembre, la

  1. Chronique Bordelaise par de Lurbe, p. 91.