« Le 18 septembre, dit l’abbé O’reilly, dont la version diffère quelque peu, la Reine-Mère fut reçue sur le port, au Portau-Barrat, par les autorités de la ville : elle fut conduite avec pompe chez M. de Pontac, trésorier, d’autres disent chez M. de Villeneuve, président au Parlement ; on lui présenta un dauphin de huit pieds qu’on venait de pêcher. La Reine de Navarre logea chez M. Guérin, conseiller, près du Palais[3]. »
C’est bien le 18 septembre qu’eut lieu l’entrée des deux Reines à Bordeaux ; car cette date concorde, d’abord avec celle de l’itinéraire, puis avec celle d’une lettre adressée, le soir même, de cette ville par Catherine à M. de Bellièvre[4].
Tous les honneurs furent pour la Reine de Navarre. « La Reine sa mère, écrit Brantôme qui s’y trouvoit, le voulut ainsy, car elle l’aimoit infiniment et l’estimoit fort. Elle étoit montée sur une belle haquenée blanche, harnachée fort superbement, et elle estoit vestue toute d’orangé et de clinquant, si somptueusement que rien plus, laquelle le monde ne se pouvoit assez saouler de voir, la regarder, l’admirer et l’exalter jusqu’au ciel. »
Aux discours de l’Archevêque pour le clergé, du maréchal de Biron comme maire et lieutenant général, de M. Lagebaston premier président pour le Parlement[5], Marguerite, toujours d’après Brantôme, « qui estoit près d’elle sur l’eschaffaut par son commandement, leur respondit à tous les uns après les autres, si éloquemment, si sagement et si promptement, et avecques telle grâce et majesté… que
- ↑ L’archevêque de Bordeaux était alors Antoine de Sansac.
- ↑ Chronique Bordelaise par Jean de Gauffreteau, p. 204, t. i.
- ↑ Histoire de Bordeaux par l’abbé Patrice John O’reilly. t. ii, p. 302.
- ↑ Bibl. nat. Fonds français, no 15905, fo 139. — Cf. : Lettres de Catherine de Médicis, par M. le comte Baguenault de Puchesse, t. vi, p. 87.
- ↑ Dom Devienne écrit M. de L’Agebaston.