Aller au contenu

Page:Lauzun - Itinéraire raisonné de Marguerite de Valois en Gascogne d'après ses livres de comptes (1578-1586), 1902.pdf/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 37 —

luy faire entendre ma délibération, afin que ce jour-là nous nous puissions voir, et dès le lendemain, je ne fauldrai de vous faire une ample despêche du tout. »

Rencontrer enfin le roi de Navarre, lui remettre son épouse et assurer la paix, tel est le but que poursuit ardemment Catherine et pour lequel elle ne craint d’affronter ni les dangers, ni les fatigues de ce long voyage.

« L’entrevue des deux Reines et du Roi de Navarre, écrivait à cette date l’ambassadeur Saracini à son maitre le grand duc de Toscane, est encore retardée pour divers obstacles, notamment à cause de M. le maréchal de Biron. Néanmoins, à Bordeaux, où elles sont, les Huguenots leur ont fait un bon accueil[1]. ».

Enfin le départ eut lieu le 30 septembre.

Le mardi, 30e jour de septembre, ladicte dame et son train disne à Bordeaux, souppe et couche à Cadillac.

Total des dépenses en ce mois de septembre pour la maison de la Reine Marguerite qui seule doit nous occuper : 2 983 écus, 4 sols, 3 deniers.

Il ne put être payé que 2 646 écus.

Octobre 1578

Le mercredi 1er jour d’octobre 1578, la dame royne de Navarre disne à Cadillac, souppe et couche à Sainct-Macaire.

Le jeudi 2, ladicte dame et son train disne à Sainct-Macaire et couche à la Réole.

C’est dans cette journée, et entre ces deux villes, « en une maison seulle, écrit Catherine à son fils, qui est sur le chemin, appelée Casteras, où nous sommes descendus » que le Roi de Navarre, rencontra enfin sa femme Marguerite ainsi que sa belle-mère. « Il estoit escorté, écrit-elle, d’une fort belle trouppe de gentilshommes qui estoient au nombre d’environ cent cinquante maistres, fort en ordre et bien montez. Il m’a trouvée et la royne de Navarre vostre sœur, vostre nepveu, et mes cousines les princesses de Condé et Montpensier, l’attendant en une salle haulte de ladite maison, nous ayant fort honnestement de très bonne grâce et, ce semble, de très

  1. Négociations diplomatiques de la France avec la Toscane, documents publiés par Abel Desjardins dans la collection des Documents inédits de l’Histoire de France, t. iv, p. 193.