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Page:Lauzun - Itinéraire raisonné de Marguerite de Valois en Gascogne d'après ses livres de comptes (1578-1586), 1902.pdf/75

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grands salons de réception, et à l’extrémité, au coin oriental, la chambre du Roi, avait été la dernière construite, les uns disent par Henri d’Albret, d’autres seulement par la mère du futur Henri IV. Un large perron donnait de ce côté sur le jardin du Roi, qui se déroulait, planté d’ifs et de lauriers, sur la rive gauche de la Baïse, tandis que de l’autre côté, sur la rive droite, venait d’être plantée cette magnifique Garenne, qui subsiste encore, et dont Marguerite nous entretient dans ses Mémoires avec tant de complaisance.

C’est dans ce cadre que vont se dérouler pendant sept ans les évènements dont nous avons entrepris de rappeler le souvenir. C’est là qu’au moment même de l’arrivée des deux Reines s’engagèrent ces fameuses négociations, but du voyage de Catherine et si ardemment désirées par elle.

La Reine-Mère cependant ne les mena point avec autant de célérité qu’elle l’aurait voulu. Il lui fallut attendre encore près de deux mois avant d’arriver à ses fins.

Mais reprenons sa correspondance, qui est le guide le plus sûr que nous puissions trouver ; et, résumant le plus sommairement que nous pourrons ses lettres d’une prolixité extrême, arrivons à demêler pendant ces quinze derniers jours de décembre son itinéraire, en même temps que celui, un peu plus difficile à déterminer, de sa fille Marguerite.

Du 16 au 22 décembre, séjour à Nérac avec tout son train.

L’affaire de La Réole n’est point terminée, celle de Lauzerte non plus. En outre Catherine se préoccupe de ce qui est advenu à Périgueux « où Vivans a faict tuer à coup de dague, puis jeter dans la rivière cinq ou six catholiques et sans occasion[1]. » Elle a eu la veille au soir une longue entrevue avec Henri de Navarre, Turenne et Guitry, à la suite de laquelle elle a signé avec son gendre, à l’égard de La Réole, ce qu’elle appelle « des promesses réciproques[2]. » Néanmoins elle craint que la reddition de cette ville ne traîne bien en longueur[3].

Le 18, Catherine écrit, toujours de Nérac où elle est avec sa fille, une lettre à Monsieur de Bellièvre au sujet des affaires de Normandie[4].

  1. Voir : Faits d’armes de Geoffroy de Vivans par Ad. Magen. Agen, 1887.
  2. Acte publié in extenso par M. le comte Baguenault de Puchesse, t. vi, p. 413. Appendice.
  3. Lettre de Catherine du 16 décembre. Fonds français, no 3308, fo  113. — Cf. : t. vi, p. 173.
  4. Idem. Fonds français, no 15905, fo  212. Cf. : t. vi, p. 177.