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Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/22

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LE CHÂTEAU

cialistes sur la richesse géologique de ce coin nord-est du département. C’est à Fumel, à trente mètres environ, au sud de la chaussée, qu’apparaissent pour la première fois, dans le Lot-et-Garonne, les terrains jurassiques, par l’étage kimmeridgien, un des derniers étages de la période secondaire[1]. C’est lui qui, dans sa partie supérieure, présente ces bancs de ciment de qualité exceptionnelle, que l’on exploite avec tant de succès à Condat, à Libos, à Sauveterre de Fumel et à Blanquefort. Immédiatement au-dessus et beaucoup plus étendus cette fois, on rencontre les calcaires crétacés, toujours de l’époque secondaire, caractérisés par l’étage cénomanien, qui, bien que faisant partie des terrains dits crétacés supérieurs, se superpose directement ici à l’étage kimmeridgien, dernier étage des terrains jurassiques. Ces calcaires crétacés, qui sont exploités également à Sauveterre et aux environs et qui fournissent d’excellente chaux, se retrouvent partout très puissants dans le canton de Fumel, sauf, dit M. Combes, dans la commune de Condesaygues. Ils existent sûrement à Bonaguil, à quelque profondeur au-dessous du château. Il est même permis de se demander si ce n’est pas sur un de ces calcaires crétacés, plutôt que sur un des calcaires de l’époque tertiaire (Éocène moyen ou miocène), que reposent directement les assises du château. On sait que l’étage cénomanien se distingue par ses alternances de grès, d’argile, de lignites et par son calcaire à couleur jaune et grise, tantôt marneux et tantôt aréneux[2] Du reste, dans ses cartes hydro-géologiques du département de Lot-et-Garonne, M. Lacroix, ancien ingénieur en chef du

  1. Voir les importants travaux de M. Combes, de Fumel : Essais géologiques sur le Haut-Agenais ; Études sur la géologie et la paléontologie dans le département de Lot-et-Garonne, etc.
  2. Sous le surplomb de roche noire qui est situé en face de la plateforme du château, à l’ouest, M. Combes, dans ses infatigables recherches, dit avoir trouvé des silex taillés et deux longues dents aiguisées en poinçon, spécimens caractéristiques de l’ancienneté de l’homme dans la vallée de Bonaguil. (Études sur la géologie et la paléontologie dans le Haut-Agenais, p. 74.)