de Bonaguil datait de la seconde moitié du xve siècle. Il ne s’est pas trompé davantage en reconnaissant que l’architecte avait eu surtouten vue les nouvelles armes de guerre etavait cherché à les adapter à sa magnifique construction. « Toutefois, ajoute-t-il, bien que préoccupés principalement de l’artillerie à feu, les constructeurs de cette époque n’abandonnent pas l’ancien système consacré par un trop long usage pour être mis brusquement de côté ; mais ils le modifient dans les détails ; ils étendent les défenses extérieures et ne songent pas encore à placer du canon sur les tours et courtines. » Ils se bornent, comme à Bonaguil, à l’établir sur la grande plateforme, sur les deux boulevards, peut-être même sur la terrasse du donjon, et ils en garnissent le bas des tours, de manière à en défendre les approches et à battre au loin les dehors.
Par là, nous sommes amené à écrire la description détaillée du château, heureux si, dans ses multiples détours, nous pouvons être de quelque utilité à nos lecteurs et leur faire comprendre l’importance de cette construction de premier ordre.
Le plan, très exact, que nous insérons à la fin de ce travail, est à l’échelle de 0,0016 par mètre.
Sis à l’extrémité d’un roc dont la pente s’arrête brusque-ment à pic, le château de Bonaguil commande l’étroite vallée qui défile à ses pieds du nord-est au sud-ouest, ainsi que la gorge boisée qui remonte vers le nord. Il domine tous les escarpements qui se dressent alentour, sauf le coteau nord, par lequel il est accessible. C’est de ce côté précisément que se trouve sa porte d’entrée, que l’architecte, ainsi qu’on va le voir, s’est efforcé de défendre par tous les moyens possibles. La petite porte ω, creusée plus bas dans le mur de contre-garde à côté de la tourelle 1 et donnant à mi-côte accès