temps, qu’ils se rendirent à l’évidence et cherchèrent à se servir à leur tour des nouveaux engins comme moyen de défense[1]
Les dernières luttes de la féodalité expirante contre la Royauté, ou bien une querelle de seigneur à seigneur, ou encore un différend entre baron et vassaux révoltés, furent les seules causes qui firent surgir de terre les quelques forteresses de cette période. C’est précisément alors, et pour ce dernier motif, que fut construit le château de Bonaguil.
Ainsi que nous l’avons écrit, il offre le type, rare en France, du château bâti d’une seule venue. L’absence de raccords dans toute la partie occidentale, l’emploi du même appareil et du même mortier, les assises régulières de ses murailles, la même épaisseur de ses tours d’angle, aussi bien à l’est qu’à l’ouest, sauf bien entendu la grosse tour beaucoup plus importante, les deux lignes de meurtrières à feux rasants, tant celle des tours que celle plus basse des boulevards, qui suivent toutes deux parallèlement la déclivité du terrain des côtés sud-ouest, sud et sud-est ; toutes ces raisons capitales, et bien d’autres encore qui apparaîtront, au fur et à mesure que nous entrerons dans les détails, militent victorieusement en faveur de la thèse de la reconstitution entière et complète du château dans la deuxième partie du xve siècle.
Malgré l’inexactitude du plan qui lui fut envoyé et qui a pu influer défavorablement sur sa manière d’apprécier certains détails, Viollet-le-Duc a donc, cette fois encore, deviné juste, quand, ignorant totalement les documents historiques qui viennent confirmer son opinion, il a écrit que le château
- ↑ Bien que postérieure de près d’un siècle, il faut voir à l’église d’Assier (Lot), tout près du château ruiné de ce nom, vrai bijou de la Renaissance, la très curieuse frise qui l’entoure et qui représente les divers combats d’artillerie livrés par son fondateur Galliot de Genouillac, grand maître de l’artillerie sous François Ier, se servant des nouvelles armes, modifiées par lui, contre les tours et les courtines des vieilles forteresses, lesquelles se défendent également par des armes à feu, placées dans de larges embrasures, au bas des tours.