Aller au contenu

Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
39
DE BONAGUIL

dans les autres châteaux, il ne faut croire que les caves aient été creusées au hasard. Ici, elles ont été systématiquement disposées du sud au nord, afin d’établir, en cas de siège, une communication plus facile, plus prompte et en même temps secrète, entre les deux points extrêmes du château.

LE GRAND SOUTERRAIN

Enfin, à droite, une troisième ouverture permet de descendre sur le boulevard o, ouvrage extérieur qui défend tout le château du coté du levant. Mais, avant de le traverser, remarquons, creusée dans le corps de logis z une petite tourelle s’’ qui n’a qu’un étage (aussi n’est-elle que pointillée sur notre plan), et qui aboutit à un noir et profond souterrain, également pointillé, naguère encore comblé, aujourd’hui déblayé. Ce souterrain, qui contourne, au-dessous du boulevard o, la tour f, est creusé dans le mur de contre-garde extérieur. Il n’est aéré et éclairé que par de nombreuses meurtrières qui suivent la déclivité du terrain, et il aboutit, à son autre extrémité, en s, au milieu du boulevard o, avec lequel il semblait communiquer autrefois, non pas par la pente douce qui vient d’être établie dans le seul but de mieux en faciliter l’accès de ce côté, mais par un trou béant qui s’ouvrait brusquement au-dessus de lui. Ce trou s, dans lequel on ne pouvait descendre qu’au moyen d’une échelle, existait-il véritablement dès le début ? Il semble que non. Tout porte à croire que ce souterrain était jadis fermé de ce côté, et qu’on ne pouvait y pénétrer que par l’entrée de la tourelle qui se trouve sous le bâtiment z. Remarquons enfin dans ce souterrain, et avant de remonter au point s, une ouverture assez énigmatique s’, creusée dans le mur de contre-garde, et qui plonge à pic à près de trois mètres sur l’escarpement du rocher. Il est probable qu’à cette porte ou poterne devait s’appliquer jadis une échelle mobile qu’on relevait en temps de guerre, et qui, en temps ordinaire, permettait d’entrer dans le souterrain.

LE BOULEVARD o

Semblable au boulevard o’, le boulevard o était fermé de toutes parts. Sa courtine très basse était protégée par trois