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Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/62

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LE CHÂTEAU

tions diverses, à une époque postérieure mais néanmoins assez voisine de la fin du quinzième siècle, et ces raccords des bâtiments z, z’et z’’ et même de la tourelle u’contre les murs primitifs du château.

LES FOSSÉS INTÉRIEURS

Il ne nous reste plus, pour terminer cette promenade, qu’à revenir sur nos pas, à descendre le petit escalier h’’, à passer de nouveau par le rez-de-chaussée de j, la tour j1, l’escalier r’’ et, tournant à gauche, qu’à franchir le mur et la porte t:ce qui nous mène dans les grands fossés p. Les fossés de Bonaguil ne sont pas un des côtés le moins pittoresque du château. D’une profondeur de 17 mètres environ au-dessous de la barbacane et de la grande cour, ils s’étendent depuis la tour j1 jusqu’aux pieds de la grosse tour, sur une longueur d’au moins 70 mètres. C’est surtout lorsqu’on arrive à leur extrémité ouest, près de la petite porte w, qu’on est frappé, en se retournant, de leur aspect vraiment grandiose. On est aux pieds de la grosse tour, qui se dresse imposante et fière ; un peu plus loin, la tourelle n’ouvre vers vous ses trois bouches à feu rectangulaires ; puis, s’élève le grand pont-levis, supporté par son pilier, percé de meurtrières et isolé; enfin, dans le fond, la silhouette de la tour j1. Naguère encore ces fossés étaient entièrement tapissés de lierre, de plantes grimpantes, de vigne vierge. Devons-nous regretter que les travaux récents aient fait momentanément disparaître ces élégantes touffes de verdure ? Nous n’aurions connu ni la tourelle n’, ni les meurtrières des sous-sols. Du reste, les quelques peupliers, dont les tètes élancées semblent vouloir rivaliser de hauteur avec les tours qui les dominent, continuent de donner à ce coin si frais, toujours vert, émaillé au printemps de fleurs sauvages, assez d’ombre et de poésie, pour que les visiteurs puissent s’y reposer un instant, véritablement impressionnés par le calme et la majesté qui planent, en cet endroit, sur ces admirables ruines.