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Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/72

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LE CHÂTEAU

grande porte d’entrée ; l’autre à l’est, dans la chapelle latérale de droite, réservée spécialement au seigneur et à sa famille ; la troisième, sous un porche à l’extrémité ouest de la net de gauche, communiquant avec le cimetière. Tout près de cette dernière se trouve la cage d’escalier du clocher, munie d’une meurtrière à l’ouest. Derrière le maître-autel une sacristie moderne a été ajoutée. Dans la nef de gauche, on voit la trace d’une tombe, recouverte d’une grande dalle de pierre. Il serait bon qu’elle fut fouillée. Naguère en pierres plates du pays, ce qui lui conservait son aspect d’autrefois, la toiture vient d’être recouverte d’ardoises plates. Cette réparation malencontreuse, dictée par la pénurie de ressources, jette une note discordante à l’ensemble du paysage.

Située au nord du château, mais un peu en contre-bas, l’église de Bonaguil, pauvre et modeste, contraste avec la splendeur du superbe édifice. Néanmoins elle lui a survécu. Ainsi que presque toutes les chapelles dépendantes des châteaux féodaux et non enfermées dans leur enceinte, elle s’élève un peu à l’abri des tours comme pour mieux conserver son indépendance, et à une distance à peu près égale du château et du village. C’est en effet la place que lui assigne sa mission chrétienne ; noble intermédiaire au moyen-âge entre le suzerain et le vassal, entre le seigneur et le serf, cherchant à accomplir en tous temps, de par son institution divine, sa tâche admirable de conciliation, de consolation et de paix.