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Page:Lauzun - Le Château de Bonaguil en Agenais, 1897.djvu/89

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DE BONAGUIL

que, en Médoc, nous apprend que ce n’est que d’après une généalogie raisonnée, dressée par Chérin, en octobre 1753, sur titres originaux et sur procès-verbal des preuves, qu’O’gilvy a reproduit la transaction de 1461 et la donation en 1466 d’Arnaud de Fumel à son frère. Y était-il véritablement question de Bonaguil ? et dans quels termes ? Quoi qu’il en soit, sans mettre en doute l’authenticité de cet acte, il se peut très bien qu’à cette époque les seigneurs de Fumel, dont le château ne se trouvait qu’à sept kilomètres de Bonaguil, aient possédé des terres dans ces parages et même une maison d’habitation (l’acte ne dit pas château) au lieu de Bonaguil. La tradition veut même qu’il existât un autre château, de l’autre côté de la vallée, au sud du château actuel. Mais il est ; impossible qu’il s’agisse ici du château actuel, qui à ce moment n’était pas bâti, pas plus que du fief de Bonaguil. En présence des irréfutables documents sortis des archives de la baronnie de Castelnau, de ceux qui se trouvent encore dans les archives des Roquefeuil, enfin du passage de la vieille chronique du seizième siècle que nous avons déjà cité, comment admettre que la seigneurie de Bonaguil ait pu appartenir au quinzième siècle à une autre famille que celle de Roquefeuil ? Si l’habitation donnée par Arnaud de Fumel était le château, comment ce fief eut-il appartenu en toute propriété à Arnaud, à Jean et à Bérenger de Roquefeuil, qui en adressent successivement les hommages au roi ? Nous pouvons donc affirmer de nouveau que, durant tout le quinzième siècle, la terre de Bonaguil dépendait des fiefs des Roquefeuil-Blanquefort, et que, lorsque Bérenger succéda à son père en 1482, il la trouva dans ses vastes domaines. L’acte d’hommage si important qu’il rendit solennellement au roi, le 15 février 1483, et que rapportent les lettres de Charles VII que nous reproduisons in extenso à la fin de ce travail, en est la meilleure preuve[1].

  1. Collection Doat, vol. 160, p. 124. Bibl. nat. Mss., et titres de famille. Voir in eœtenso, en appendice » No 1.