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Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/235

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qu’elle posa sur son épaule. Germain était déjà à ses côtés.

— Que faites-vous là, Élisabeth ? demanda-t-il.

— Vous le voyez : je remplis ma tâche de tous les jours.

— Quand je suis arrivé, vous étiez assise, et vous vous êtes levée subitement à mon approche…

— Comme doit le faire une pauvre servante lorsqu’elle est sous l’œil du maître, interrompit Élisabeth.

— Croyez-vous que je veuille vous reprocher de vous être reposée ?… Élisabeth, Élisabeth ! depuis quelques jours j’ai douté de vous ; je vous ai vue plus d’une fois me lancer des regards où se peignait plutôt la haine que l’amitié. Je ne m’étais donc pas trompé ! vous m’en voulez ? vous ne m’aimez plus ?

— Mon cœur n’a pas changé, répondit Élisabeth ; mais on m’a fait comprendre la distance qu’il y a entre nous. Vous êtes mon maître, je suis votre servante ; vous avez le droit de me surveiller et de me gronder quand j’oublie mes devoirs.

La jeune fille appuya la courroie de la canne