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Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/31

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qu’on avait signalée la veille à la défiance du club. A la manière dont cet homme marchait dans les allées du jardin, tantôt s’avançant d’un pas rapide, tantôt s’arrêtant et levant la tête pour contempler le ciel, il eût été facile de se former une opinion vraisemblable sur ses habitudes et sur son caractère. Cela ne pouvait être qu’un amant, qu’un fou, ou un poëte. Lorsqu’il regardait le ciel, son œil semblait se baigner avec délices dans cette mer étoilée.

La soirée était belle d’ailleurs et invitait à la rêverie. Les fleurs, avant de s’endormir, avaient laissé dans l’air de douces émanations. Un vent frais courait à travers les peupliers d’Italie qui sortaient, comme de grands fantômes, du milieu de la haie qui séparait le jardin des prairies voisines. Ces géants de verdure frissonnaient sous le souffle aérien et ressemblaient, avec leurs branches rapprochées du tronc, à un homme qui s’enveloppe dans les plis de son manteau pour se préserver de l’air malsain du soir.

Le promeneur s’arrêta au milieu d’une allée.

— Mon Dieu ! dit-il en laissant tomber ses bras avec découragement, la nature ne semble-t-elle pas rire de nos passions ? Quel calme ! Pas un nuage ! Des étoiles, des mondes en feu ; rien