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Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/66

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les anneaux d’un serpent. Il saisit un crampon de fer à la base de la pyramide, et, sûr de son point d’appui, il se décida à sortir tout entier de la trappe. Alors il monta légèrement d’un crampon à l’autre, sans plus d’effort apparent que s’il eût posé les pieds sur une échelle ordinaire. Dix minutes après, il était installé sur son échafaudage, au pied de la croix, et chantait un refrain de la Marseillaise.

Des applaudissements partirent d’en bas, et la foule reprit en chœur l’hymne patriotique.

— Allons ! se dit Barbare en sentant trembler les planches sous ses pieds, il est temps de se hâter. Voilà le vent qui fraîchit. Dans une heure peut-être, la place ne sera plus tenable.

Il déroula les cordes qu’il avait apportées et attacha, à chacune de leurs extrémités, une grosse balle de plomb.

Le peuple suivait ses moindres mouvements avec anxiété. Comme la manœuvre de Barbare durait longtemps, et que d’ailleurs il leur était impossible d’en juger les progrès, ni même d’en deviner l’utilité, les spectateurs s’impatientèrent.

— Il hésite ! disaient les uns.

— Il a peur ! ajoutaient les autres.