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Page:Lavalley - Légendes normandes, 1867.djvu/67

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Les murmures grandirent, s’élevèrent et montèrent jusqu’à l’audacieux gymnaste.

— Ah ! dit Barbare, en regardant avec un sourire toutes ces têtes qui brillaient en bas comme des têtes d’épingles sur une pelote, il paraît que je me fais attendre !

Cependant son travail touchait à sa fin. D’une main il retint l’extrémité d’une des cordes ; de l’autre, il saisit une des balles de plomb qu’il lança devant lui avec une adresse si merveilleuse qu’elle fit plusieurs fois le tour de la croix, qui couronnait la pyramide méridionale. Barbare roidit la corde, pour s’assurer qu’elle était solidement enroulée au sommet de la tour qu’il avait en face de lui.

Les dix mille spectateurs qu’il avait sous les pieds retenaient leur respiration. Personne ne songeait à murmurer.

— Ils se taisent maintenant ! se dit Barbare… Ils ont donc compris !

Alors il lança une nouvelle balle de plomb. Quand il en eut envoyé ainsi une trentaine, il tressa les cordes et les attacha fortement au bas de la croix qui soutenait son échafaudage.

Avant de s’engager sur son pont aérien, il jeta un regard plein de mélancolie sur les riches