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Page:Laveaux - Dictionnaire du langage vicieux, 1835.djvu/43

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relatif en doit toujours être placé immédiatement après le second pronom personnel comme dans ces phrases : nous nous en sommes allés, vous vous en étiez allés, ils s’en seront allés, et non nous nous sommes en allés, vous vous étiez en allés, ils se seront en allés. Cette dernière manière de parler est unanimement condamnée.

— On doit sentir que cette phrase : il a plusieurs endroits à aller, est mauvaise, par la raison qu’on ne peut pas aller un endroit, des endroits, mais dans un endroit, dans des endroits.

— Je m’en vas lui parler nous paraît contenir deux incorrections : la première est le pléonasme que présente l’emploi du relatif en, lequel est fort inutile ici puisqu’on peut dire dans un sens tout aussi complet je vas lui parler; la seconde est l’emploi de vas au lieu de vais, que l’on doit préférer, parce que la grammaire et l’usage l’ont définitivement adopté. C’est de plus une orthographe étymologique. Autrefois on disait : je voys, je voyse qu’on prononçait comme la première personne du verbe voir, je vois. Quand vint la révolution opérée, vers le milieu du 17e siècle, dans notre prononciation nationale, par l’influence de la suite italienne de Catherine de Médicis, la diphtongue oy, oi, finit par avoir le son de l’è ouvert, et l’on prononça alors je vays. Enfin plusieurs changements successifs nous léguèrent l’orthographe je vais, qui est aujourd’hui généralement suivie. Je vas est préféré par certaines personnes à cause de son analogie avec les deux autres personnes tu vas, il va. Pour que cette opinion soit excellente, il ne lui manque que d’avoir l’usage pour elle.

— Allé ne peut pas être employé dans une phrase qui implique le retour de la personne partie. C’est le participe été qu’il faut dans ce cas. Il est allé à Paris est une phrase correcte; elle ne l’est plus si vous ajoutez et il en est revenu.