Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Celui-ci salua les messagers et les fit asseoir. L’un d’eux parla : — « Seigneur, laissez-nous debout jusqu’à ce que nous vous ayons dit le message qui vous est destiné ; vous avez pour ennemis, vous ne l’ignorez pas, les fils de maintes mères.

« Liudgast et Liudgêr, auxquels jadis vous avez fait souffrir de grands maux vous défient. Ils veulent chevaucher contre vous dans ce pays avec une armée. » Le roi commença de s’irriter quand il apprit cette nouvelle.

On fit retirer les faux messagers en leur logement. Comment Siegfrid ou tout autre aurait-il pu échapper à ces machinations ? Mais plus tard la peine en retomba sur ceux qui les avaient préparées.

Le roi allait complotant avec ses amis : Hagene de Troneje ne le laissait jamais en repos. Les fidèles du roi auraient voulu tout oublier, mais Hagene ne prétendait pas abandonner son projet.

Un jour, Siegfrid les trouva ruminant leur trahison. Il se prit à les interroger, le héros du Nîderlant : — Pourquoi le roi et ses hommes marchent-ils si tristement ? Si quelqu’un vous a offensé, je vous aiderai toujours à vous venger. »

Le roi Gunther parla : — « Je suis en peine et non sans motif. Liudgast et Liudgêr m’ont défié. Ils veulent s’avancer dans mon royaume à force ouverte. » Le vaillant héros répondit : — Le bras de Siegfrid

« Vous aidera avec ardeur, et à votre grande gloire. Je traiterai encore ces guerriers comme autrefois. Je transformerai en désert leurs burgs et leurs terres, avant que je revienne. Je vous en réponds sur ma tête.

« Vous et vos guerriers, demeurez ici. Laissez-moi m’avancer avec les miens vers les ennemis. Je vous mon-