Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Au delà du Rhin, beaucoup de chevaux les précédaient, apportant aux chasseurs du pain, du vin, des viandes, du poisson et d’autres provisions, comme un roi si opulent en a en abondance.

Les chasseurs fiers et impétueux campèrent à l’entrée de la vaste forêt, non loin du débouché des bêtes sauvages. Comme ils allaient chasser dans une vaste plaine, Siegfrid arriva : on en prévint le roi.

De tous les côtés, les compagnons de chasse se tenaient attentifs. L’homme hardi, Siegfrid le très fort, parla : « Guerriers braves et rapides, qui donc nous conduira sur la piste du gibier ? »

— « Voulez-vous que nous nous séparions ici, avant de commencer la chasse ? répondit Hagene. De cette façon, nous pourrons reconnaître, mes seigneurs et moi, qui de nous sera le plus adroit chasseur, dans cette expédition à travers la forêt.

« Nous partagerons gens et chiens, et chacun ira où il lui plaira d’aller. Alors celui qui aura le mieux chassé en recevra des louanges. » Les chasseurs ne restèrent pas longtemps ensemble.

Le seigneur Siegfrid parla : — « Je n’ai nul besoin de chiens, sauf d’un seul limier bien dressé à suivre la piste des bêtes parmi les sapins. Nous allons bien chasser, » dit l’époux de Kriemhilt.

Un vieux chasseur prit un limier qui en peu de temps conduisit le chef dans un endroit où se trouvait beaucoup de gibier. Les compagnons chassèrent tout ce qui se leva, ainsi que le font encore les bons chasseurs de nos jours.

Tout ce que le chien faisait partir, était abattu par la main de Siegfrid le hardi, le héros du Nîderlant. Son che-