Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/181

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et fière à la fois. Il lui faisait dire qu’il allait demander une femme pour le roi ; elle pensa affectueusement à la belle Helche.

Quand la margrave apprit cette nouvelle, elle en fut affligée. Elle pouvait bien pleurer, dans l’incertitude de savoir si elle aurait une maîtresse, comme celle qu’elle avait perdue ; au souvenir de Helche, elle éprouvait intérieurement une grande affliction.

Ruedigêr quitta la Hongrie au bout de sept jours. Le roi Etzel en fut ému et joyeux. Il fit préparer les vêtements dans la ville de Wiene[1] et ne voulut point subir un plus long retard.

Gœtelint l’attendait à Bechlâren avec la jeune margrave, la fille de Ruedigêr. Elles allaient voir avec joie, l’une, son père, et l’autre son mari. De belles femmes attendaient là avec une tendre impatience.

Avant que Ruedigêr quittât Wiene pour chevaucher vers Bechlâren, tous les vêtements étaient prêts et attachés sur les bêtes de somme. Il y en avait beaucoup et on ne leur en enleva guère.

Quand ils arrivèrent à Bechlâren, dans la ville, il offrit le logement à ses compagnons de route, en hôte très amical, et il leur procura toutes leurs aisances. Gœtelint, la riche, voyait arriver le seigneur avec bonheur.

Il en était de même de sa fille chérie, la jeune margrave. Jamais son arrivée ne pouvait être plus agréable. Comme elle voyait avec plaisir les héros du Hiunen-lant ! D’une bouche souriante la noble jeune fille parla :

— « Soyez le très bien venu, ô mon père, avec tous

  1. Vienne, en Autriche.