Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/185

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hagene de Troneje dit à son maître : — « Vos fidèles doivent reconnaître, par leurs services, l’amitié que nous fait le margrave. Il convient que l’époux de la belle Gœtelint en reçoive récompense. »

Le roi Gunther parla : — « Je ne veux point le remettre. Dites-moi comment se portent Etzel et Helche du Hiunen-lant. » Le margrave répondit : — « Je vous le ferai savoir avec plaisir. »

Il se leva de son siège, ainsi que tous ses hommes et dit au roi : — « Puisque vous me le permettez, ô prince. Je ne veux point tarder davantage. Je vous ferai connaître très volontiers la nouvelle que je vous apporte. »

Gunther dit : — « Quelle que soit la nouvelle qu’on vous ait chargé de me transmettre, sans demander le conseil de mes amis, je vous autorise à la dire. Faites-la connaître à moi et à mes fidèles, car vous pouvez prétendre ici à tous les honneurs. »

Le messager loyal prit la parole : — « Mon puissant maître vous présente, chef du Rhin, ses services les plus fidèles, à vous et à tous les amis que vous pouvez avoir. Aussi ce message est-il rempli avec grande sincérité.

« Le noble roi m’ordonne de vous faire compatir à sa peine. Son peuple est sans joie ; sa dame est morte, Helche, la très riche, la femme de mon maître. Par cette mort sont devenues orphelines maintes jeunes filles,

« Enfants de nobles princes, qu’elle élevait. C’est pourquoi le pays est rempli d’affliction ; hélas ! elles n’ont plus personne qui prenne soin d’elles avec tendresse. Je pense aussi que la douleur du roi ne s’apaisera que bien lentement. »

— « Que Dieu le récompense, dit Gunther, de ce qu’il