Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/250

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près de mon bon ami Ruedigêr et lui demander si, pour l’amour de moi, il veut nous recevoir, moi, mes parents et nos hommes. Et tout temps je reconnaîtrai de mon mieux les obligations que je lui aurai. »

— « Volontiers serai-je votre envoyé, » dit Eckewart, et avec grand plaisir il se mit en route et annonça à Ruedigêr tout ce qu’il avait appris. De longtemps celui-ci n’avait reçu si bonne nouvelle.

On vit un guerrier accourir vers Bechelâren. Ruedigêr le reconnut et dit : — « Voilà sur la route, Eckewart, un des fidèles de Kriemhilt, qui approche en toute hâte. » Il s’imaginait que les ennemis lui avaient causé quelque dommage.

Il s’avança en avant de la porte, où il rencontra le messager. Celui-ci détacha son épée et la déposa près de lui. Il ne cela point longtemps la nouvelle qu’il apportait à l’hôte et à ses amis : il la leur dit aussitôt.

Il parla au margrave : — « Je suis envoyé vers vous par Gunther, mon seigneur, du pays des Burgondes, par son frère Gîselher et aussi par Gêrnôt. Chacun de ces héros vous offre ses services.

« Hagene et Volkêr agissent de même avec zèle et dévoûment. Et je vous dirai plus : le maréchal du roi vous fait savoir par moi que ces bons compagnons ont bien besoin de vos logements. »

D’humeur souriante Ruedigêr répondit : — « Je suis heureux d’apprendre que ces nobles rois ont besoin de mes services, qui certes ne leur seront pas refusés. S’ils viennent chez moi, vraiment j’en serai fier. »

— « Dancwart le maréchal vous fait savoir qui vous recevrez avec lui, chez vous. Il y aura soixante chefs ra-