Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/257

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jours, à vous et à toute la troupe qui vous a accompagnés. Le roi Etzel ne m’a encore rien pris jusqu’à présent. »

Ils eurent beau s’en défendre, il leur fallut rester là jusqu’au quatrième matin. Le généreux margrave fit des choses dont on parla au loin. Il donna à ses hôtes et des chevaux et des vêtements.

Cela ne pouvait durer plus longtemps ; ils devaient partir. Ruedigêr, le vaillant, en ses grandes largesses n’épargnait rien. Quoi qu’on désirât, il l’accordait à chacun. Tous avaient lieu d’être satisfaits.

La noble suite amena devant la porte un grand nombre de chevaux tout sellés. Maints chefs étrangers s’avancèrent, portant le bouclier à la main ; car ils voulaient chevaucher vers le pays d’Etzel.

Le margrave avait offert ses présents avant que les nobles étrangers vinssent dans la salle. Il pouvait vivre largement et avec grand honneur. Il avait accordé sa charmante fille à Gîselher.

Il présenta à Gêrnôt une arme d’excellente qualité, qu’il porta depuis glorieusement dans les combats. La femme du margrave se réjouit de ce don, et pourtant ce fut par cette épée que depuis Ruedigêr perdit la vie.

Il donna à Gunther, ce héros digne de louange une armure de bataille, que le noble et puissant roi pouvait porter avec honneur, quoiqu’il acceptât rarement des dons. Gunther remercia pour ce présent la main du généreux Ruedigêr.

Gœtelint offrit à Hagene, ainsi qu’il lui convenait, ses dons affectueux. Puisque le roi en acceptait, il ne pouvait se rendre, lui, à la fête sans recevoir aussi un tribut de ses mains. Pourtant il le refusa.