Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/266

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porte le cœur haut : quel que soit son père, il est certes un bon guerrier ! »

Un des fidèles de Kriemhilt répondit au roi : — « Il est né à Troneje. Son père se nomme Âldriân. Quelque gracieusement qu’il se comporte, c’est un homme terrible. Je vous ferai bientôt remarquer, que je ne vous ai pas menti. »

— « Comment connaitrais-je qu’il est si terrible ? » dit le roi : il ignorait encore tous les pièges cruels dans lesquels la reine entraîna depuis ses parents, au point qu’elle n’en laissa pas un s’en retourner de chez les Hiunen.

« Je connais bien Âldriân, car il fut mon homme-lige.

Il s’acquit ici, près de moi, gloire et grand honneur. Je le fis chevalier et lui donnai mon or. Comme il m’était fidèle, je lui devais être attaché ;

» C’est pourquoi je connais tout ce qui regarde Hagene. Deux beaux enfants étaient en otages chez moi, lui et Walter d’Espagne. Ici ils devinrent hommes. Je renvoyai Hagene en sa patrie. Walter s’enfuit avec Heltegunt. »

Il se remémorait ainsi des faits qui s’étaient passés autrefois. Il revoyait son ami de Troneje, qui dans sa jeunesse lui avait rendu de grands services. Bientôt, en sa vieillesse, Hagene lui tua maint ami très chéri.

XXIX. COMMENT HAGENE NE SE LEVA PAS DEVANT ELLE

Les deux héros dignes de louange se quittèrent, Hagene de Troneje et le seigneur Dietrîch. L’homme-lige du roi Gunther regarda par dessus son épaule pour chercher un compagnon de guerre, qu’il trouva aussitôt.