Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/316

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C’est pourquoi toute réconciliation et composition vous sont à jamais refusées. »

Gunther répondit à ces mots : — « Une pénible nécessité nous a poussés. Tous mes gens de suite ont été tués dans leurs logements par tes guerriers. Comment avais-je mérité cela ? Je suis venu à toi en toute confiance ; je croyais que tu m’étais dévoué. »

Gîselher, le jeune, de Burgondie, parla : — « Vous, héros d’Etzel, qui êtes encore vivants, quel reproche avez-vous à m’adresser ? Que vous avais-je fait ? Je suis venu vers ce pays en ami. »

— « Oui, répondirent-ils, c’est votre bonté qui a rempli ce burg et toutes nos terres de désolation ! Ah ! nous souhaiterions que vous ne fussiez jamais venu de Worms d’outre-Rhin. Hélas ! que vous avez fait d’orphelins en ce pays, vous et vos frères ! »

L’âme irritée, Gunther, la bonne épée, répliqua : — « Voulez-vous, quittant cette violente haine, en venir à un accommodement avec nous, chefs étrangers ? cela sera bon pour nous tous. Nous n’avons pas mérité tout ce qu’Etzel nous fait subir. »

Le roi parla à ses hôtes : — « Mes maux et les vôtres ne sont pas égaux. La cruelle nécessité à laquelle j’ai été réduit, les dommages sans nombre que j’ai soufferts, voilà les motifs pour lesquels nul de vous ne doit revoir sa patrie ! »

Le fort Gêrnôt parla au roi : « Que Dieu puisse vous inspirer de nous traiter amicalement. Voulez-vous nous tuer, nous étrangers, laissez-nous descendre avec vous dans la plaine. Ainsi il vous en reviendra de l’honneur !

« Là le sort qui nous attend se décidera vite. Vous avez