Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/317

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encore tant d’hommes valides prêts à nous combattre, que nous ne pourrons leur échapper, nous qui sommes fatigués de la lutte. Combien de temps pourrions-nous résister dans cette mêlée ? »

Les guerriers d’Etzel étaient prêts à consentir à ce qu’ils sortissent du palais. Kriemhilt l’entendit : c’était pour elle une amère douleur. Aussitôt la paix fut refusée aux chefs du Rhin.

— « Non, non, beaux guerriers ! Je vous conseille en toute confiance de ne pas exécuter le projet que vous avez conçu de laisser sortir de la salle ces hommes avides de carnage ; sinon tous vos parents seront frappés à mort.

« Quand nul autre ne survivrait que les enfants d’Uote. mes nobles frères, s’ils arrivent à respirer le vent et à rafraîchir leurs cottes de mailles, vous êtes tous perdus. Jamais il n’est venu en ce monde d’aussi hardis guerriers. »

Le jeune Gîselher prit la parole : — « ma très charmante sœur, je m’attendais bien peu à une semblable extrémité quand tu m’invitas à traverser le Rhin pour venir en ce pays. Comment ai-je mérité la mort de la part des Hiunen ?

« Je t’ai toujours été fidèle, jamais je ne te fis aucun mal. Je me suis rendu à ta cour dans la pensée que tu m’étais dévouée, ô ma sœur chérie. Pense à nous avec cette affection que tu ne peux nous refuser. »

— « Je ne puis avoir de miséricorde pour vous ; je n’ai que de la haine. Hagene de Troneje m’a causé tant de tourments ! Aussi longtemps que je vivrai, il n’y aura ni oubli, ni composition. Il faut que vous me le payiez tous, s’écria la femme d’Etzel.