Page:Laveleye - Les Nibelungen.djvu/340

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votre messager tous eût trompé et que Ruedigêr fût encore vivant ; je l’aimais tant ! Hommes et femmes peuvent le pleurer à jamais ! »

Quand ils eurent bien entendu qu’il était mort, les guerriers le pleurèrent, ainsi que les y portait leur attachement au héros. On vit les guerriers de Dietrîch verser des larmes qui coulaient sur leur barbe et sur leur menton. Ils éprouvaient une profonde douleur.

Le duc de Vérone, Sigestap, parla : — « Maintenant a pris fin la félicité que nous avait procurée Ruedigêr, après nos jours malheureux. La joie d’un peuple exilé gît là à terre, tuée par vous ô héros ! »

La bonne épée des Amelungen, Wolfwîn prit la parole : — « Quand je verrais aujourd’hui mon père mort, je n’éprouverais pas une plus grande peine que de la perte de Ruedigêr. Hélas ! qui va consoler maintenant la femme du bon margrave ? »

Animé par la colère, le guerrier Wolfhart parla : — « Qui guidera nos héros dans leurs nombreuses expéditions, comme le margrave l’a fait si souvent ! Malheur, très noble Ruedigêr, que nous t’ayons perdu ainsi ! »

Wolfbrant et Helpfrich, ainsi que Helmnôt, avec tous leurs amis pleurèrent sa mort. Les soupirs empêchaient Hildebrant d’en demander davantage. Il dit : — « Maintenant, guerriers, faites ce pourquoi mon maître m’a envoyé.

« Enlevez de la salle, pour nous le donner le corps de Ruedigêr, en qui ont péri si lamentablement toutes nos joies. Et laissez-nous lui rendre encore hommage, pour tout le bien qu’il nous a fait à nous et à tant d’autres hommes avec un si grand dévoûment.